Depuis l’enfance, Arnaud Fougeu lève les yeux vers le ciel. Faute de ressources accessibles à l’époque, il a longtemps appris seul. Aujourd’hui, il transmet ce qu’il aurait aimé recevoir adolescent : de la pédagogie, des explications simples et un accompagnement pour débuter en astronomie.
« Je me suis aperçu que j’arrivais à partager ma passion. Alors j’ai tenté l’aventure professionnelle », explique-t-il.
Albireoo : ateliers, soirées d’observation et vulgarisation
Son activité couvre un large éventail d’animations :
– stages pour les jeunes,
– interventions en camping,
– soirées privées pour particuliers,
– séances d’observation pour entreprises ou collectivités.
Il se déplace avec un ensemble d’instruments adaptés :
• un télescope pour les planètes et les objets lumineux,
• un autre pour les objets très faibles,
• des jumelles spécialisées pour l’observation du ciel profond.
Arnaud rappelle d’ailleurs qu’il est possible d’observer beaucoup d’objets à l’œil nu, notamment les planètes, à condition de savoir où regarder.
Émerveillement garanti
Les réactions du public nourrissent sa motivation.
« À chaque fois, c’est comme si je voyais les astres pour la première fois », confie-t-il.
Il se souvient d’un jeune garçon descendu en pleurs d’émotion après avoir observé pour la première fois une galaxie.
Car l’astronomie, c’est aussi cela : une expérience sensorielle. « Voir Jupiter le matin en sortant de la voiture… C’est juste beau. »
L’immensité du cosmos et la place de l’être humain
L’observation du ciel, c’est aussi la prise de conscience de notre petitesse.
Arnaud utilise souvent une image : « Imaginez un grain de semoule dans l’océan Atlantique. C’est nous. »
Cette échelle donne aussi une responsabilité : pour lui, les astronomes sont les premiers écologistes, car ils savent ce que deviennent les planètes lorsque le climat se dérègle.
Vie extraterrestre : une question complexe
Interrogé sur la possibilité d’une autre vie dans l’univers, il reste prudent.
D’un côté, le nombre d’étoiles et de planètes rend cette hypothèse plausible.
De l’autre, l’apparition de la vie sur Terre a nécessité une succession de conditions presque impossibles : « C’est comme gagner trois fois de suite au loto. »
Les défis actuels : satellites, pollution lumineuse et science participative
Arnaud observe de plus en plus de pollutions lumineuses et radio, ainsi que la multiplication des satellites qui strient les photos astronomiques.
Le phénomène va s'accentuer : de 10 000 satellites actuellement, on pourrait atteindre 40 000 à 50 000 dans une quinzaine d’années.
Mais l’astronomie évolue aussi positivement grâce à la science participative : chacun peut contribuer à des observations, par exemple lors d’occultations d’étoiles par des astéroïdes, ce qui permet de déterminer leur forme et leur taille.
James Webb : un télescope qui bouscule tout
Le télescope spatial James Webb, malgré son coût colossal, est pour lui une révolution scientifique :
« Chaque semaine, il rebattait les cartes. On découvre des galaxies qui ne devraient pas exister selon ce qu’on pensait savoir. »
La magie des histoires et des mythologies
Pour Arnaud, regarder le ciel, c’est aussi se relier aux mythes anciens.
Il évoque notamment les légendes amérindiennes et la manière dont les civilisations ont construit leurs récits autour des constellations.
Offrir un télescope à Noël ? Oui, mais…
Selon lui, c’est une excellente idée, à condition d’éviter les pièges commerciaux :
– Ne jamais choisir un instrument sur le seul critère du grossissement.
– Se renseigner auprès de clubs ou de passionnés.
– Et privilégier un télescope de type Dobson, idéal pour débuter.
« Et n’oubliez pas de rêver »
C’est sa devise, qu’il affiche partout.
Parce que l’astronomie est d’abord une invitation à la curiosité, au partage et à l’humilité.
Une porte d’entrée vers l’infini, mais aussi vers une meilleure compréhension de nous-mêmes.