« C’est possible », estime le maire de Saint-Jean-d’Illac. Édouard Quintano était ce vendredi l’invité de la matinale de C6 Radio.
Le maire rappelle que la circulation est aujourd’hui l’un des principaux sujets du quotidien. Chaque matin, les axes vers la métropole se saturent. Il explique ce phénomène par un double flux pendulaire : de nombreux Illacais partent travailler sur la métropole, tandis que beaucoup de salariés venant de l’extérieur se rendent à Saint-Jean-d’Illac pour y travailler. Ce va-et-vient permanent encombre les routes dans les deux sens.
Deux projets routiers structurants, mais trois kilomètres manquants
Édouard Quintano affirme que la déviation est prête dans son principe. « C’est calé, elle est dans les cartons », dit-il. Le premier volet concerne le doublement de la D106, avec une voie dédiée au covoiturage, une voie réservée aux transports en commun, une piste pour les mobilités douces et un élargissement général de la chaussée.
Le second volet est le contournement Est, destiné à éviter la traversée du centre-bourg. Il doit relier l’avenue de Pierroton à la D106 puis offrir un accès direct à l’A63. Les terrains nécessaires ont déjà été acquis par le Département.
Le blocage est aujourd’hui financier : trois kilomètres restent à aménager, chacun relevant d’une entité différente — la commune, le Département et la Métropole. « Tout est prêt, sauf l’argent », résume le maire. Il estime néanmoins qu’une ouverture entre cinq et dix ans reste envisageable.
Circulation, logement, économie : des enjeux étroitement liés
Pour Édouard Quintano, les problématiques de mobilité, de logement et de développement économique sont totalement interdépendantes. Près de 80 % des habitants travaillent sur la métropole, et nombre d’employés d’entreprises illacaises vivent hors de la commune, faute de logements accessibles. Ce déséquilibre entretient les flux quotidiens et pèse lourdement sur la circulation.
Un logement devenu difficile d’accès
Le maire insiste : « Quand on a peu de moyens, habiter Saint-Jean-d’Illac devient très compliqué. »
Les prix dépassent souvent les 400 000 euros et l’offre reste insuffisante. Édouard Quintano confie recevoir des appels d’habitants en détresse :
« Encore hier, quelqu’un m’a appelé en me disant : “Je perds mon logement en décembre, que pouvez-vous faire, Monsieur le maire ?” »
La commune, qui ne dispose pas de parc municipal, doit alors solliciter les bailleurs et les promoteurs pour tenter de trouver une solution, sans garantie de résultat.
Pour réduire cette tension, une vaste opération prévoit 550 logements en centre-ville, complétés par une vingtaine de maisons dans un îlot périphérique.
Agriculture, sylviculture et immensité du territoire
Avec 12 000 hectares, dont plus de 80 % d’espaces agricoles et sylvicoles, Saint-Jean-d’Illac est la commune la plus étendue de la 6ᵉ circonscription. L’agriculture y est fortement implantée, avec des productions locales de carottes, pommes de terre ou maïs. La sylviculture, centrée sur le pin, constitue également une part essentielle de l’économie locale. « C’est un élément moteur de l’économie illacaise », rappelle le maire.
Un risque incendie permanent
Cette vaste pinède représente aussi une source de vigilance constante. « À partir du mois de mai, on est à l’affût », souligne Édouard Quintano. La commune mobilise des réservistes, qui patrouillent quotidiennement les zones sensibles en lien étroit avec les pompiers afin de prévenir tout départ de feu.
Saint-Jean-d’Illac a déjà été touchée par plusieurs incendies, dont un foyer de 26 hectares cette année à la frontière avec Lanton.