Coupe de France : "Le SAM ne va pas changer sa philosophie."

À un peu plus de 24 heures du coup d’envoi du 64ᵉ de finale de Coupe de France face au Pau FC (Ligue 2), le président du SAM Football, Jean-Bernard Toulouse, a livré sur C6 Radio un entretien sans tension apparente mais d’une grande lucidité.

Coupe de France : "Le SAM ne va pas changer sa philosophie."

Réunions de sécurité obligatoires, coordination police–gendarmerie, parcage pour d’éventuels ultras palois : « On n’est pas habitués à ça, mais tout est maîtrisé », assure Jean-Bernard Toulouse, qui espère une tribune pleine au stade Robert-Brettes comme lors du 32ᵉ de finale face à Laval. Sportivement, pas question de renier l’identité mérignacaise : « On ne mettra pas les barbelés. Ce n’est pas la maison. On va jouer notre football », explique-t-il, évoquant une équipe surmotivée après son exploit contre Colomiers, mais parfaitement lucide : « On ne se prend pas pour plus que ce qu’on est. Et si on perd, ce serait logique : Pau est une Ligue 2. »

La pelouse, critiquée l’an dernier, ne sera pas un sujet cette année : « À l’époque, il pleuvait énormément. Mais cette saison, la mairie a fait le nécessaire : pas de rugby pendant quinze jours et un vrai travail d’entretien. Aujourd’hui, la pelouse est à 80–90 %. » Samedi, le protocole sera légèrement adapté, notamment avec un repas collectif avant la rencontre, mais « ce sera un match presque comme les autres ».

Sur les ambitions du club, Jean-Bernard Toulouse se montre transparent : oui, le SAM souhaite monter d’un cran, mais sans entrer dans une logique financière démesurée. « On ne rémunère pas à tout va les joueurs. Il y a des primes de match uniquement s’ils gagnent. » Une philosophie assumée, partagée par tout son comité, qui peut rebuter certains joueurs davantage sensibles aux salaires qu’au projet sportif.

Et puis Jean-Bernard Toulouse a révélé une anecdote plutôt cocasse : il est l’un des gardiens qui ont marqué le plus de buts ! Première licence en 1966, gardien « dans la bonne moyenne », il part travailler à Paris et décide d’abandonner les cages. À Meudon, il se présente comme avant-centre sans dire qu’il était portier… et enchaîne les buts. À son retour à Mérignac, l’entraîneur se réjouit de récupérer un gardien ; il le détrompe : « Non, je suis avant-centre maintenant. » Après un passage en réserve, il devient l’un des meilleurs buteurs du club.

De joueur à éducateur puis président depuis quinze ans, Jean-Bernard Toulouse a traversé toutes les grandes épopées du SAM, du 32ᵉ de finale de 1969 aux performances récentes : « Le SAM a toujours été un club performant », résume-t-il.

À la veille de défier Pau, Mérignac avance fidèle à sa philosophie : calme, humble, structuré, ambitieux à sa manière. Un club qui n’a « rien à perdre »… et qui, comme souvent en Coupe de France, peut donc tout